
Quand j’ai commencé ce blog, je me suis achetée un carnet Moleskine et j’y ai noté frénétiquement pendant plusieurs jours les chansons, les films, les scènes du quotidien qui me touchaient. Je récoltais des idées pour les consigner ici.
Dans mon casque, je suis tombée sur France Gall, sur Nickelback et sur la BO de César et Rosalie. Par défaut, avant de le voir, j’aimais ce film. J’adore Yves Montand depuis l’enfance. En César, il est le beauf lettré, le cocu viril, le perdant plein de panache dont peu de femmes voudraient partager la vie mais moins, ah oui, pourquoi pas, vraiment. J’aurais pu, j’aurais dû, presque, ne pas comprendre pourquoi Rosalie délaissait un tel type pour David. Mais autant Romy Schneider est surnaturelle, autant Rosalie est vraisemblable, crédible. J’ai un souvenir très vague du film, mais je me la rappelle comme tiraillée entre l’Amour et le Quotidien, à travers David et César.
C’est la lettre de Rosalie qui fait partie des morceaux que j’ai sur ma playlist. A cause de Sissi, j’ai longtemps cru que Romy Schneider était niaise. Je n’avais pas vu “Max et les ferrailleurs”. Sur les morceaux qu’elle interprète dans les BO de Sautet, quelle que soit l’amoureuse qu’elle joue, elle a cette diction à la fois confiante et triste. Et elle tour à tour pute, femme aimée de deux hommes irrésistibles, femme délaissée, actrice sur le déclin…
Comme dans la chanson de Barbara dont j’ai parlé plus tôt, le texte fait beaucoup. “La lettre de Rosalie ”est une nouvelle démonstration d’un monologue écrit par un homme et qui s’avère crédible prononcé par une femme. Tout est juste, et tout amène en même temps vers la dernière phrase. Cette phrase qui résume l’idéal que les femmes sont éduquées pour espérer. “Toi tu seras toujours David ( et il faut entendre Romy Schneider prononcer ce prénom, accentuer la première syllabe et expirer la seconde) , qui “m’emmène sans m’emporter, qui me tient sans me prendre et qui m’aime sans me vouloir.”