Je continue de flâner sur les séries du couple. J’ai poursuivi le visionnage des histoires amoureuses fictionnelles. L’effondrement du couple est souvent abordé. On approche des années 2020 et un nouveau sujet monopolisera sans doute la prochaine décennie.
« Divorce. » fait sans doute partie du baroud d’honneur de la thématique. Produite par Sarah Jessica Parker, elle raconte les déboires d’une quinquagénaire new-yorkaise ( SJP, tu peux faire semblant d’être une jolie fille de 41 ans, mais tu dupes plus personne, ma poulette). Oui, toi aussi, tu la vois, la grosse grosse parenté avec « Sex and the City ». D’autant que Frances, galeriste en permanence sapée comme jamais, a deux copines un peu chtarbées.
Malgré cette allure de fond de tiroir, j’ai tout de suite énormément aimé « Divorce. » Le simple fait d’intégrer un point au titre m’a semblé relever du génie typographique.
Après, j’ai un peu modéré mes ardeurs. Reste que la série contient des éclairs d’une sensibilité dont la justesse étonne. Les premiers épisodes montrent l’ex mari comme un beauf installé confortablement dans sa vie. Un personnage comme lui est à l’origine de vraies belles scènes de comédie. Ne sous-estimons pas la puissance comique du con indigné. Passé l’aspect vaudevillesque des deux premiers épisodes, s’installe une atmosphère de quotidien qui laisse une place, infime peut-être, mais une place quand même, au beau. Le désamour dans lequel la haine le dispute sans cesse à l’affection teintée de regrets imprime tous les épisodes. C’est de là que sort le magnifique accidentel. Le meilleur épisode, celui qui vaut vraiment la peine d’être vu, est celui où Frances et son beauf vont fêter Noël pour la dernière fois dans sa famille à elle. Evidemment, elle n’a pas eu le cran d’annoncer sa Bérézina intime à ses parents. En découlent des quiproquos parfois réussis. Puis une scène dans laquelle le couple moribond s’endort dans la chambre d’adolescente de Frances. Filmée comme ces scènes le sont souvent. On aperçoit les contours des visages dans l’obscurité. Pour la première fois, les ex se parlent avec une réelle volonté de communiquer. L’heure n’est plus aux comptes, pas encore à la guerre.
Et là, le beauf moustachu (mais l’auriez-vous imaginé autrement ? ) formule cette banalité qui, dans le contexte, devient poignante. « J’ai fait des erreurs. Il y a des erreurs qu’on ne peut pas réparer ». Et tout devient clair, en tout cas, cette petite phrase a clarifié beaucoup de choses pour moi. Le bonheur conjugal est voué à ne pas durer puisqu’il met en scène des êtres humains et qu’ils sont taillés, sinon pour l’échec, du moins pour l’erreur. On ne peut pas attendre de l’amour autre chose qu’une inéluctable dégringolade. Cette petite idée m’a apporté beaucoup de réconfort, en suivant la logique du post sur Pink Floyd. Ca a créé une démarche de révision à la baisse des attentes, envers moi aussi. Avec cette impression de ne pas vouloir de l’amour au rabais, mais d’accepter de l’amour qu’il soit humain. Faillible. Mortel.