Le couple, Mafia des 2010’s

catastropheJ’ai été cinéphile. J’ai eu un enfant. Je suis devenue sérivore. Amour naissant puis grossesse : Six Feet under, seule série vue deux fois.  Relation à distance + boulot horaires décalés : Desperate Housewives.  Suivie de longue période de “Mad men + Breaking Bad + Got + The Walking Dead”.

Je suis passée complètement à côté, et du cinéma, et des séries de Mafia. “The Sopranos, Gomorra etc…” jamais vues. Je n’ai jamais été portée sur les histoires de Mafia. Celles qui trouvent grâce à mes yeux existent, mais elles sont rares. J’ai quand même l’impression que les années 2000 ont vu naître d’importantes séries de gangsters, d’intrigues, de rebondissements, bref, de fictions avec du corps, du rebondissement, du scénario un peu chiadé.

Depuis le début des 2010 (et c’est là que tu te dis que les scénarios de séries, c’est comme Antoine Doinel ou Romain Duris, ça grandit avec toi), la thématique qui prend une large part de marché des séries, c’est le couple.

Love, You’re the Worst, Catastrophe, Casual, The Affair : dans cet ordre, regarder les séries qui composent cette liste, c‘est un peu comme écouter “Brandt Rhapsodie”. Vie et mort du couple. Le sujet est traité de tous les côtés, et, vu mon amour pour les comédies romantiques, je regarde ce qui sort. Je n’ai jamais attaché énormément d’importance aux scénarios. Les personnages sont les éléments qui m’intéressent.

Les fictions audiovisuelles commencent à avoir assez vécu pour avoir une histoire. Je pense à “Ma sorcière bien-aimée” puis “The Affair” et je suis curieuse de l’évolution de la sphère intime dans les séries. J’imagine que des thèses existent sur le sujet. En tout cas, toute béotienne  (j’adore ce mot, même si je passe pour une infâme bêcheuse dès que je l’utilise) que je suis sur la question, je constate qu’on est déjà bien loin de Monica et Chandler. Et j’aime Friends plus que de raison. Bon, en même temps, l’idée d’aimer quelque chose dans les limites du raisonnable me glace un peu le sang. Mais, pour aujourd’hui, là n’est pas la question. Ca fait quelques années, et les cinq séries que j’ai citées plus haut illustrent cette idée, que les séries dépiautent tout le post “happily ever after”. On dénonce peu à peu l’arnaque de l’amour éternel que ne viendrait jamais ternir l’ombre d’un doute. Mis à part le personnage principal du “Ciel peut attendre”, les fictions que je connais ont toujours montré des héros mus par une foi inébranlable en l’Amour. Mais oui, mettons une majuscule, car à ce stade, c’est plus un sentiment, c’est un Dieu. Et mine de rien, pour la midinette amoureuse des histoires que je suis, cet angle a toujours créé une pression réelle, pesante, invisible.

Les 2010’s verront mes quarante ans et l’avènement du règne de la vérité dans la fiction amoureuse.  Adultère minable et problèmes d’ego, névroses et pathologies, manque de cran, familles nuisibles, pulsions ordinaires, trahisons du quotidien… Après des années d’idéalisation frénétique, le couple, dans ce qu’il est parfois, est maintenant représenté. Je suis persuadée que les impacts de ce qui pourrait sembler une mode ont plus d’ampleur que ce qu’on penserait en regardant trop vite.

Mais je l’ai dit plus tôt : dans un blog, on doit faire court. La suite, un peu plus tard.