Sid Vicious Vs/Belinda

 

vivEvidemment, je n’aime pas Claude François. Même si France Gall. Mais j’ai – parfois –  un snobisme de hipster. “Comme d’habitude”, m’émeut. Même avec cette immonde voix nasillarde qu’est celle du blondinet. J’y vois la même grâce qu’on trouve dans certaines chansons de Dalida. Ce côté, que, par manque de vocabulaire, je nomme “ Je prends du gardénal en robe à paillettes”.

J’ai repensé aujourd’hui à cette chanson en lisant “De fringues, de musique, de mecs” de Viv Albertine. J’ai la conviction qu’existe “le destin du lecteur”, concept que j’avais dû voir en fac.

Dans mon “destin de lectrice”, je suis tombée il y a moins de 3 mois sur une émission de radio consacré au punk. J’y ai découvert une chanson des Slits, et l’existence du groupe par la même occasion. Le morceau est une reprise de “Heard it Through The Gravepine”. Cette chanson est une telle  réussite que la seule description que je puisse en faire est que ça s’écoute en boucle.

Je lis une autobiographie en ce moment.  Je suis tombée dessus il y a un mois dans une librairie. Le livre était sur une étagère, on ne voyait que la tranche. Le titre : “De fringues, de musique, de mecs”. J’ai à peu près pensé “Tiens, les 3 meilleurs sujets possibles réunis”. J’attrape le bouquin :  une jeune femme, collants à rayures horizontales, cheveux mollassons, jambes écartées mais plutôt asexuée, est assise sur ce qui semble être un banc de vestiaire. C’est la couverture.  Je tourne le livre, et parcours les quelques lignes du quatrième de couverture. Bim ! Je comprends que c’est la guitariste des Slits.  C’est ça, le truc du destin du lecteur. Les événements de ta vie culturelle seraient liés.

J’ai laissé traîner un peu le bouquin, avant de le commencer il y a quelques jours. Ca m’a procuré un enthousiasme comparable à celui que j’ai eu en lisant le King que je mentionne quelques posts plus bas.

Je savais que je finirais par en parler ici. Je ne voulais pas, à nouveau, me précipiter. Ecrire sur ce livre après l’avoir terminé. Mais las !  Je n’en suis pas capable ( alors que je peux écrire “mais las ! ”). Le passage qui m’a semblé particulièrement juste est celui dans lequel elle décrit la période qui suit l’éclatement du groupe. Elle y parle d’une espèce de malheur qui la tançait, et qui ne l’empêchait pas de rire et d’être parfois presque heureuse. Mais non, le manque du groupe et de sens à sa vie l’en empêchait.  Ca m’a fait penser à “je vais jouer à faire semblant” que s’époumone Clo-clo. J’aime bien ça, dans “le destin du lecteur”. Clo-clo t’aide à ressentir et comprendre le punk.